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  • L'émission sur la chaîne KTO, débat avec le comédien Maxime d'Aboville

    http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/v.i.p./v.i.p.-maxime-d-aboville/00069124

    Émission "VIP" (Visages inattendus de personnalités), diffusée samedi 29 septembre 2012 et animée par la journaliste Emmanuelle Dancourt. Discussion (beaucoup) autour du livre "L'esprit de Tibhirine".

  • "L'esprit de Tibhirine" dans les huit livres de la rentrée pour La Procure

    "L'esprit de Tibhirine" fait partie des huit livres du mois, d'après la sélection effectuée par François Maillot, directeur général des librairies La Procure. Cette sélection a été présentée ce soir dans l'émission "L'esprit des lettres", diffusée sur la chaîne KTO en partenariat avec Le Jour du Seigneur/La Procure et présentée par Jean-Marie Guénois (Le Figaro). Aller à 5'50"

    http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/l-esprit-des-lettres/l-esprit-des-lettres-l-esprit-des-lettres/00069093

  • Rencontre à la librairie Saint-Paul de Lyon

    Une rencontre, suivie d'un débat et de dédicaces, aura lieu jeudi 27 septembre, à partir de 18h30, à la librairie Saint-Paul de Lyon, place Bellecour. Je vous raconterai comment est né le projet de ce livre, pourquoi frère Jean-Pierre a accepté de s'y associer alors que les moines ont normalement interdiction d'évoquer leur parcours dans un ouvrage de leur vivant, comment se sont déroulés les entretiens avec le frère Jean-Pierre, comment s'est poursuivi pour moi le travail en France, en Suisse et en Algérie, sur ce sujet toujours sensible de Tibhirine. Et je répondrai bien sûr à toutes les questions. A demain!

  • Le judaïsme comme inspiration

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    Midelt (Maroc), au mois de février 2012. L'ancienne Kasbah des Juifs. Le monastère est à gauche, à côté du poteau électrique avant la chaîne de l'Atlas. (Photo Nicolas Ballet; reproduction interdite)

     

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    Le portail du monastère Notre-Dame de l'Atlas, à Midelt (Photo N. Ballet, reproduction interdite)

    A Midelt, le monastère Notre-Dame de l'Atlas où vit le frère Jean-Pierre, dernier survivant du drame de Tibhirine, est situé à deux pas de l'ancienne "Kasbah des juifs" (photo). Il n'existe plus aucune présence juive dans la ville de l'Atlas, depuis cinq ans et la mort, de sa belle mort, d'un habitant apprécié de tous pour sa mahia (alcool de figues) paraît-il légendaire. Le cimetière juif, gardé par un musulman comme partout ailleurs au Maroc, et protégé par des murs édifiés à la demande du roi, est à 500 mètres. L'un des anciens grands rabbins de Rabat y est enterré. Lors de notre dernier séjour, un grand pélerinage (hilloula) se déroulait dans la région, en présence de centaines de personnes venues du Canada, de France ou d'Israël.

    Quelques Midelti ont conservé des photos de cette présence juive extrêmement ancienne et qui a décliné fortement à partir de 1948 (premiers départs pour le Neguev, après la création de l'Etat d'Israël). Dans notre livre, une ancienne habitante de Midelt, qui vit aujourd'hui dans le sud de la France, raconte être partie en 1968. Il semble qu'à cette époque, la population juive fût l'objet d'attitudes inhabituellement agressives de la part de la population locale - une conséquence indirecte des événements au Proche-Orient, peut-être. "Mais en dehors de cette période, la cohabitation a toujours été excellente" dit-elle. Un commerçant musulman, rencontré en février 2012 à Midelt, nous avait expliqué que les Juifs midelti étaient intégrés aux tribus berbères, le nom "Aït" précédant toujours leur patronyme. "Ils étaient comme des frères et nous regrettons beaucoup leur départ, cela mettait de la vie, de l'animation" dit-il.

    Lors de l'un de nos entretiens, j'avais posé la question à frère Jean-Pierre sur la disparition de cette présence juive et il m'avait simplement répondu : "Ce serait beau si l'on pouvait avoir un dialogue à trois".

    L'ouvrage L'esprit de Tibhirine montre pour la première fois que cette ouverture au dialogue qui est la marque de ces moines partis comme des aventuriers en Algérie en 1964, a des liens, nombreux et profonds, avec le judaïsme. Dans le chapitre 2 de notre livre, qui retrace l'itinéraire spirituel de frère Jean-Pierre, né en Moselle, ce dernier raconte sa très grande proximité avec les familles juives ashkenazes de son village de Buding. Des anecdotes souvent très émouvantes y sont rapportées. Il était marqué par leur spiritualité et leurs gestes de générosité. Des images lui sont restées, comme pour Rosh Hashana.

    J'ajouterais celle de la principale prière du judaïsme, la amida, que nous a rappelée le grand rabbin sépharade d'Israël, Shlomo Amar, lorsque nous l'avons longuement interviewé pour Le Progrès, lors de sa venue à Lyon, il y a quinze jours. Durant cette prière, le fidèle fait trois pas en arrière, puis un pas en avant. "C'est un symbole de l'attitude que nous devons adopter face à chacun dans la vie : pour amener l'autre à faire des concessions, il faut d'abord se mettre en retrait, le laisser exprimer son point de vue, lui faire une place. Ainsi peut progresser la paix entre les peuples".

    Cette philosophie de la vie, c'est aussi celle de Tibhirine.

    Nicolas Ballet

  • Après un entretien avec le frère Jean-Pierre...

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    En août 2011, les entretiens avec le frère Jean-Pierre avaient lieu dans la "chambre de l'abbé" (qui m'avait été octroyée pendant la durée de mon séjour), au monastère Notre-Dame de l'Atlas, à Midelt (Maroc). Cette chambre permettait de se parler à peu près au calme (pas tout à fait, car elle donnait sur la cour intérieure et parfois, on entendait des coups de marteau d'un chantier voisin, ce qui me faisait prendre des "coups de sang" : la voix de frère Jean-Pierre, très fatigué à ce moment là, était parfois très fluette et l'exercice réclamait beaucoup de concentration).

    Frère Jean-Pierre était assis à droite, sur le fauteuil en osier où j'avais ajouté un coussinet pour son confort durant chacune de ces séances, qui duraient entre une heure et une heure et demie, selon les cas. Sur la table basse, sont posés mes calepins, ainsi que deux très vieux livres apportés par frère Jean-Pierre : des ouvrages de Dom Marmion, un moine qui a beaucoup compté dans l'itinéraire spirituel du jeune Jean-Pierre Schumacher, alors qu'il était au séminaire près de Lyon.

    Deux enregistreurs numériques sont également en marche, sur la table basse. Une caméra numérique fonctionne en appoint. Elle m'a permis de faciliter la retranscription de certaines scènes, comme lorsque je lui ai demandé (chapitre 2 du livre "L'esprit de Tibhirine") de me mimer les gestes utilisés au monastère de Timadeuc (Morbihan) pour communiquer sans avoir à se parler, ainsi que le prévoyait le règlement dans les abbayes avant le concile Vatican II.

    Sur la table haute, une pochette remise par frère Jean-Pierre pour me faire voyager dans le passé de la communauté, et dans celui de sa famille : des photos émouvantes de son ordination à Sainte-Foy-lès-Lyon et du noviciat des pères maristes à Pomeys (Rhône).

    En février 2012, nos entretiens ont "déménagé" vers le salle du chapitre, toujours au monastère, car la chambre de l'abbé était alors indisponible.

    Nicolas Ballet (photo : reproduction et diffusion interdites)