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Un mariage à Kigali

J'en rêvais, si l'on peut dire, depuis quinze ans. Mais je n'imaginais pas que le voyage se ferait dans des conditions aussi magnifiques d'espoir. Ce mois-ci, je me suis rendu au Rwanda pour participer au mariage d'un rescapé du génocide des Tutsi en 1994. Il avait tenu à m'inviter, dès le mois de janvier dernier, "en remerciement" des articles que j'ai régulièrement consacré à cette tragédie depuis dix ans : portraits de survivants, interview du général Roméo Dallaire (l'un des rares à avoir alerté - en vain - les Nations unies sur l'horreur en marche), informations sur des activités associatives en France ou sur des initiatives visant à permettre à ces femmes et ces hommes de trouver le chemin de la parole. "Cela a fait partie des choses qui m'ont aidé à aller mieux", m'avait-il dit au début de l'année. Toute sa famille a été exterminée dans le génocide, à l'exception de l'une de ses soeurs, lourdement blessée. Et pourtant, il vit, il sourit. Même si, à l'intérieur, son coeur saigne.

Parce que ce mariage à Kigali était d'une intensité exceptionnelle, parce qu'il concerne aussi de près l'attitude parfois controversée de certains membres de l'Eglise catholique durant cette tragédie, parce que l'islam y progresse aujourd'hui comme religion de substitution (au même titre que les évangéliques), mais aussi parce que le Rwanda est un pays fier à mille lieux des clichés misérabilistes sur l'Afrique, je raconterai bientôt sur ce blog ces quinze jours exceptionnels, en y ajoutant de nombreuses photos.

Nicolas Ballet

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