Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • "L'esprit de Tibhirine" sera traduit en italien

    Pages from Geo San Giulio.jpg

    La maison d'édition Paoline Editoriale Libri a acquis les droits de L'esprit de Tibhirine. Le livre sera publié au printemps 2014 en Italie. La traduction dans la langue de Dante sera assurée par les moniales bénédictines de San Giulio, qui vivent sur une île du lac d'Orta au Piémont (photo du monastère ci-dessus, par Bruno Zanzottera, tirée du dossier d'Anna Pozzi paru dans Géo Italie en mars 2011) et sont connues aussi pour être de grandes spécialistes de la restauration de tapisseries anciennes. Par leur travail, elles vont contribuer à tisser des liens entre chrétiens et musulmans. A elles, merci d'avance pour cette oeuvre précieuse.

    N.B.

  • Conférence-débat le 1er juin à Dijon : "Une vision du dialogue entre chrétiens et musulmans"

    De retour d'un quatrième séjour au monastère Notre-Dame de l'Atlas à Midelt, au Maroc, je vous propose une conférence-débat autour de L'esprit de Tibhirine, le samedi 1er juin, à partir de 15 heures à Dijon (Côte-d'Or). Ce sera pour moi l'occasion d'apporter - en parole et en images - des informations nouvelles sur le frère Jean-Pierre, dernier moine survivant de Tibhirine, et la vie de sa communauté depuis la publication de notre livre, en septembre 2012. Alain Morain et Etienne Gilles animeront cette conférence. Elle sera précédée, selon mes voeux, de la diffusion d'un documentaire très soigné d'une durée de quinze minutes, "Le dernier survivant de Tibhirine", réalisé à Midelt (Maroc) et Tibhirine (Algérie) par des amis italiens de Tibhirine, la journaliste Anna Pozzi et le photographe Bruno Zanzoterra. Ce documentaire complètement inédit vous présentera les témoignages de frère Jean-Pierre, du père Jean-Marie Lassausse et du père Jean-Pierre Flachaire, prieur au monastère de Midelt. Je remercie chaleureusement Anna Pozzi de m'avoir autorisé à diffuser cette vidéo à cette occasion. J'assurerai une séance de dédicaces de L'esprit de Tibhirine au terme de cette journée qui donnera lieu, je l'espère, à de nombreux échanges.
    Nicolas Ballet

    "Une vision du dialogue entre chrétiens et musulmans" : conférence sur L'esprit de Tibhirine, le samedi 1er juin 2013, à Dijon. Lieu : salle paroissiale Saint-Joseph, 1, rue du Havre, à Dijon (à partir de 15 heures. Entrée libre et gratuite) Le livre L'esprit de Tibhirine sera en vente sur place, en version livre (Editions du Seuil, 17 euros) et audiolivre (Editions Saint-Léger Production, 20 euros).

  • Images du monastère de Midelt et de ses environs (8-12 mai 2013)

    Je rentre de mon quatrième séjour au monastère Notre-Dame de l'Atlas, à Midelt, au Maroc. En attendant de vous en offrir un résumé, au cours des prochains jours, voici quelques photos qui vous permettront de voyager un peu, de votre écran d'ordinateur. Si vous avez lu le livre L'esprit de Tibhirine, vous pourrez enfin mettre un visage sur les noms des personnes qui s'y expriment...

    Nicolas Ballet

    (avertissement : la reproduction et l'utilisation de ces photos est interdite sans mon accord)

    Midelt1.JPG

    Le père Jean-Pierre Schumacher, dernier survivant de Tibhirine (au premier plan) et le père Jean-Pierre Flachaire, prieur du monastère Notre-Dame de l'Atlas, à Midelt (Maroc).

    Midelt2.JPG

    La communauté réunie pour un chapitre exceptionnel, le 11 mai au soir. Au premier plan, les lettres du cardinal Barbarin et du poète Christian Bobin, que je viens de lire aux moines. Au centre de la table, un cadeau offert par Loïc Theynard : ce peintre lyonnais très généreux m'a chargé de remettre aux religieux une lithographie originale du "frère universel" Charles de Foucauld, d'après une peinture de sa composition réalisée à son retour de l'Assekrem. Au milieu de la table, une petite enveloppe contenant de l'encens blanc Hojari, que j'ai rapporté du sultanat d'Oman en avril, et qui est considéré comme le meilleur au monde. J'aime le symbole que représente cet encens, provenant d'un pays où l'islam est pratiqué avec discrétion, s'affichant moins dans la sphère publique - "fruit", notamment, des persécutions subies au fil des siècles par les ibadites, cette branche minoritaire de l'islam qui avait refusé le "schisme" entre sunnites et chiites, pour se réfugier à Oman. Les moines de Midelt ont à coeur de cultiver la convivialité. D'eux, l'on pourrait dire qu'ils ont une sainte horreur du prosélytisme.

    Midelt4.JPG

    Frère Jean-Pierre, à l'entrée du mémorial de Tibhirine, où sont affichés les portraits des septs martyrs d'Algérie, ainsi que celui du père Amédée, décédé en 2008. La porte au loin est entrouverte. Les visites de touristes sont régulières et inlassablement, le moine raconte, encore et encore, la nuit de l'enlèvement en évoquant le testament de Christian de Chergé et en insistant sur le témoignage de fraternité cultivé au quotidien à Midelt.

    Midelt5.JPG

     

    Midelt3.JPG

    Le frère Jean-Pierre, devant le mémorial des sept martyrs. Parfois, je l'ai trouvé soucieux... Les sollicitations permanentes des touristes épuisent cet homme au grand âge (89 ans), qui continue de se lever tous les matins à 3h20, comme ses frères moines.

    Midelt6.JPG

    Omar, ouvrier musulman du monastère, invite chaque après-midi les visiteurs à prendre un thé à la menthe, qu'il paie de sa poche - et il me l'a dit pour que l'on comprenne sa générosité et que l'on ne pense pas que tout cela soit pris en charge par le monastère "comme on pourrait le croire en lisant les reportages en France".

    Midelt7.JPG

    Omar, toujours : "Tu prends une photo mais je ferme les yeux à cause du soleil, ce n'est pas bien, on ne va pas savoir que c'est moi" m'a-t-il dit en éclatant de rire au moment où j'appuyais sur le déclencheur de l'appareil.

    Midelt8.JPG

    Baha, la cuisinière du monastère, dont il est aussi question dans le livre. Cette semaine, tout le monde a applaudi à sa soupe de fèves marocaines, divine. Baha était pleine de reconnaissance. Elle est cependant restée en retrait, comme toujours. Et s'est aussitôt éclipsée dans son refuge : la cuisine. On sent que le fait de ne pas parler français la contraint à abréger des échanges qu'elle aimerait poursuivre plus longuement.

    Midelt9.JPG

    A 2500 mètres d'altitude, et 20 kilomètres du monastère, le Haut-Atlas oriental. Avec une spectaculaire illustration des conséquences de la déforestation... (et un joli camion chargé à bloc de troncs de chêne vert). A pied, ce 9 mai, j'ai dépassé depuis une heure le village de Tatiouine, où oeuvrent les soeurs franciscaines. J'ai marché sept heures : une boucle de 40 kilomètres en une journée, pour revenir au monastère, sous une chaleur écrasante (pas loin de 40°C). Belle randonnée solitaire. La chaîne au loin culmine à 3500 mètres. L'Ayachi, invisible sur la droite, est encore plus haut : 3700 mètres d'altitude. Son ascension sera pour une prochaine fois peut-être.

    Midelt10.JPG

    Marie, l'une des soeurs franciscaines qui travaillent toute la semaine dans le village berbère de Tatiouine, à 2000 mètres d'altitude. Elle s'occupe du jardin d'enfants. Barbara, elle, est infirmière. Ces jours-ci, l'Etat marocain a lancé une grande campagne de vaccination à laquelle les soeurs - et même des touristes de passage - prêtent leur concours.

    Midelt11.JPG

    Sur le chemin de Tatiouine, une alternance de vergers (Midelt fournit presque toute la production de pommes du Maroc) et de champs rouge vif, piquetés de milliers de coquelicots. Je me demandais si la surabondance de cette fleur n'était pas le signe d'un abus d'engrais dans les cultures mais ma mère, que j'ai eue ce jour au téléphone, m'explique que c'est une indication de la pauvreté des sols (l'un n'empêche pas l'autre, serais-je tenté de dire). A ces images, j'ajoute le son et il est tout aussi coloré : y domine le gazouillis de rossignols très peu farouches. En France, cet oiseau se tait lorsque l'on approche de lui, à moins de 30 mètres. Ici, la bestiole n'interrompt jamais ses trilles : la présence humaine ne semble pas l'effaroucher. J'ai pu observer un de ces rossignols en plein concert à moins de 10 mètres (saint François, sors de ce corps!). Ecoutez-le : podcast

    Aux premières loges, en quelque sorte. La nature est vraiment luxuriante au printemps dans cette partie du Maroc. Beaucoup de cigognes, d'aigrettes, d'alouettes...etc Un régal pour les yeux et pour les oreilles.

     

    Midelt12.JPG

    Le village de Tatiouine est tout au fond, invisible, entre les deux chaînes. L'essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu'avec le coeur : si le Petit Prince était un saint, il serait celui des soeurs franciscaines de Midelt.